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Naiá Jacimirim

Aujourd'hui (04:23)

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Citoyenne

Paradigme Vert

Domicile : Pickle City

Oh, vous savez, on se focalise souvent sur le clic et sur les cliqueurs invétérés, mais même un jeu sans le moindre clic — sans le moindre sujet délicat — peut devenir insupportable pour beaucoup. Les mots pèsent parfois bien plus lourd que les actions. Ce n’est pas tel ou tel type de jeu qui pose problème : c’est la manière dont il est joué.

J’avoue avoir mis du temps à comprendre comment un simple « hi ! hi ! hi ! » répété à l’envi pouvait provoquer un exode massif de joueurs. Dit comme ça, ça paraît encore surréaliste… Et pourtant. J'étais devenue malgré moi le cauchemar et la hantise de bien des joueurs. Transformant l'expérience du jeu en un véritable calvaire.

En matière de delete, de rage quit, de H2 “définitif”, de re-H2 tout aussi “définitif”, voire de re-re-H2 mais “temporaire”, je dois reconnaître qu’au fil des années, je figure en haut du tableau. J’ai conscience d’être un cas à part : une joueuse très clivante. Certains m’adorent, d’autres me détestent au plus haut point, d’autres encore me fuient comme la peste. C’est comme ça.

Et pourtant, durant toutes ces années, j’ai été une piètre cliqueuse : je n’ai jamais rien optimisé, je n’ai harcelé personne (bon, oui, j’ai bien organisé la guerre des sexes avec les plans Vigimacho I, II, III et IV et les FEMELS… mais à Vigimacho V, tout le monde a craqué et m’a gentiment demandé de faire autre chose). C’était davantage une guerre des genres qu’une affaire sexuelle à proprement parler. J’ai peut-être l’ego haut perché, mais je ne m’en suis jamais servi pour monopoliser le jeu.

Depuis la fin de la V4, je n’ai été à la tête d’un État qu’une seule fois — parce que Graaaagh a lourdement insisté — et encore, pendant un mois, il y a une dizaine d’années. C’est tout. Je n’ai jamais poussé qui que ce soit au suicide ; d’ailleurs, je préfère tout arrêter net dès qu’un joueur me dit qu’il ne supporte plus mon jeu. C’est radical, j’en conviens, mais au moins le malaise cesse. À ce compte-là, je ne me souviens pas d’un jeu continu de plus de six mois, sauf peut-être au tout début de la V5. À l’époque, j’étais collégienne et très timide. Oui, je vous jure !

Je tiens à tirer mon chapeau au staff : gérer l’humain n’a rien de simple. Chercher en permanence le juste milieu pour contenter le plus grand nombre, c’est un casse-tête permanent. D’autant que ce jeu traverse les décennies et que le curseur évolue avec la société : des milliers de joueurs au pic de Kraland aux quelques centaines d’habitués que nous sommes aujourd’hui, qui vieillissent, relativisent… et continuent de s’écharper avec passion.

Normalement, en vieillissant, on gagne en sagesse. Je suis pourtant surprise qu’on en soit encore à des débats aussi enflammés. Certes, ce n’est plus l’époque des grands abusators homo optimum, avec par exemple les BY qui rasaient les villes brunes en série. Je peux vous dire qu’à ce moment là, il y a eu des foires d’empoigne mémorables sur Entracte qui feraient passer les débats actuels pour de simples escarmouches ; cela a conduit à des changements drastiques des règles, et même, à un moment, à l’interdiction pure et simple des bombardements. Et malgré tout, on disait de moi que j’étais plus dangereuse et plus toxique que des escadrilles entières de bombardiers slavons. C'est dire ma toxicité comme joueuse.

Tout ça pour dire que, quel que soit le jeu ou la thématique — on pourra débattre à l’infini de ce qu’il faut autoriser ou restreindre —, l’essentiel est de se souvenir que derrière chaque personnage, il y a une personne. Dans « interactivité », il y a attention à l’autre : se demander comment l’autre peut réagir à son propre jeu, et s’adapter. L’inverse est vrai aussi.

Le but n’est pas un jeu aseptisé où plus personne n’ose rien, au-delà du RP dînette, mais bien une diversité de personnages qui se croisent, se frottent, se répondent, et tissent ensemble un univers parodique où chacun trouve sa place et son plaisir.

Après toutes ces années, nous formons bel et bien une communauté. Ce qui nous unit ici, c’est notre attachement à ce jeu. Alors faisons en sorte qu’il continue de nous passionner : c’est un effort de chaque jour ou du moins régulier pour ceux qui ne sont pas là tous les jours.

El Muro

Aujourd'hui (05:49)

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nombre messages : 2404

Préfet de Police Santa Banana

Empire Brun

Domicile : Santa Banana City

Jessica Gadget a écrit :

C'est marant Jessica mais pour quelqu'un qui disait vouloir ne pas être dans le jugenent des autres quelques messages plus haut tes discours sont assez "aggresifs" et dans le jugement pur.

Si tu ne me crois pas demande une analyse a chatgpt il t'en fera une de tes propos et me fera gagner du temps.

[ce message a été édité par El Muro le 06/11 à 06:41]

Azraël

Aujourd'hui (07:14)

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Ministre de la Recherche

Empire Brun

Domicile : Trésorville

Naiá Jacimirim a écrit :
Tout ça pour dire que, quel que soit le jeu ou la thématique — on pourra débattre à l’infini de ce qu’il faut autoriser ou restreindre —, l’essentiel est de se souvenir que derrière chaque personnage, il y a une personne. Dans « interactivité », il y a attention à l’autre : se demander comment l’autre peut réagir à son propre jeu, et s’adapter. L’inverse est vrai aussi.

Le but n’est pas un jeu aseptisé où plus personne n’ose rien, au-delà du RP dînette, mais bien une diversité de personnages qui se croisent, se frottent, se répondent, et tissent ensemble un univers parodique où chacun trouve sa place et son plaisir.


C'est plutôt bien résumé, et par ailleurs je rejoins pas mal de points partagés par Camille.
On ne peut pas aseptiser le jeu à chaque fois que tel ou tel joueur trouve que "ceci" ou "cela" n'a pas sa place sur le jeu. On ne peut pas satisfaire aux sensibilités de tous.
On ne peut pas non plus citer le code pénal pour des relations inter-personnages sur lesquels cette législation et réglementation ne s'appliquent absolument pas.

Que les personnages puissent s'écharper, se menacer de meurtre etc. ne me choque absolument pas. Qu'on puisse ponctuellement inviter un personnage à se jeter dans la Meuse pour vérifier ses capacités à tenir l'apnée pendant 24h non plus. Le faire avec subtilité, légèreté et taquinerie est nécessaire conformément aux règles de KI (qui, pour le coup, s'appliquent).

On ne va pas interdire tout, tout le temps, pour des actes qui sont généralement à la marge et qui concernent souvent une minorité.
Lorsqu'il y a des problèmes de harcèlement, c'est au Kradesk de trancher, pas à la communauté de trinquer.

___

Anarazel - dit Nanaar.
« Un jeu de rôle n'est pas fait pour jouer contre les autres, mais avec les autres : c'est ainsi que vous pourrez développer le monde dans lequel vous évoluez - votre plaisir n'en sera que plus grand. »

[*r]Loke Von Rich[*n]

Aujourd'hui (07:52)

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nombre messages : 2581

Générale Division Loke

Royaume de Ruthvénie

Domicile : Ruthvenville

El Vargol a écrit :

Totalement d'accord.

Naiá Jacimirim et Azraël ont écrit :

Le but n'est pas d'aseptiser le jeu (je serai le premier que ça gonflerai). J'ai peut-être loupé un message mais il ne me semble pas que quelqu'un ai proposé d'interdire les termes lié à des thématiques lourdes comme le viol et le suicide.

Ce qui est demandé, c'est juste de faire preuve d'écoute et savoir se stopper quand un joueur exprime son malaise sur un sujet.
Et cesser d'avoir le réflexe de penser que si ça le dérange, c'est de sa faute.

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