Satori9960 a écrit :> C'est assez vieux ça non ?
Le premier article date de début décembre 2023, et ça semble être la fin de l'
embargo que les hackers avaient, la conférence au 37C3 date du 27, donc non, ce n'est pas très vieux.
> C'est le genre de comportement auquel on peut voir aussi typiquement de la part de plus en
> plus de gros "constructeurs" qui forcent les réparations dans leurs propres boutiques
> (bien évidemment, à prix complètement abusifs). C'est le genre d'argument au coeur du droit
> à la réparation.
Oui, c'est le même genre de problème, mais ce n'est pas exactement le même niveau quand il s'agit d'un téléphone portable ou d'un train (parce que si tu briques ton téléphone, ça ne cause pas de mort).
Les instructions et règlementations sur la conception, la fabrication ou la maintenance des trains est extrêmement rigoureuse, les fonctions critiques doivent être certifiées SIL 4 (le plus haut niveau possible). Si on parle de développement informatique (qui est une partie que je maitrise un peu), cela se traduit par un coût énorme, puisque :
- on utilise des logiciels de sécurité avec lesquels on fait prouver que le code obtenu est conforme à une spécification (donnée en langage mathématique). La RATP utilise systématiquement la méthode B (c'est dans le cahier des charges des appels d'offre pour tout soft ferroviaire de sécurité).
- ces langages ont des capacités très limitées par rapports aux logiciels récents. Impossible d'utiliser de l'allocation de mémoire dynamique, par exemple, donc exit toutes les structures fancy des langages. De toute façon, sauf quand la conception n'est pas ouf, on s'en fout du temps de calcul, tout doit être super simple et tous les calculs doivent se terminer (de manière garantie) en une fraction de seconde.
Ici, les compagnies ferroviaires qui ont acheté du Newag auraient certainement refusé de leur commander des trains s'ils étaient liés à eux pour la réparation (pour commencer, Newag peut couler, et il faut pouvoir continuer à utiliser le train). L'appel d'offre mentionnait certainement la nécessité d'avoir les manuels d'entretien, et ceux-ci doivent être suffisants pour démonter/entretenir/réparer le train, ce qui n'était pas le cas ici (la version
polonaise de l'article, traduite automatiquement, ajoute cette information : "Any restrictions on the serviceability, including the limitations introduced in the software, may constitute a potential civil law dispute between the contracting authority and the manufacturer.").
[ce message a été édité par Uncurieux le 12/01 à 14:20]