Un curieux 09/06 (13:42)  Membre | Un groupe de 11 personnes (dont Greta Thunberg, la députée européenne Rima Hassan, des journalistes) ont pris la mer à bord du Madleen pour atteindre Gaza avec de l'aide humanitaire. Leur bateau a été arrêté ce matin par l'armée Israélienne, dans les eaux internationales (il s'agit donc d'un acte de piraterie et d'enlèvement, en tout cas il y a zéro base légale pour cette intervention). Ce n'est pas très surprenant, mais ça vaut le coup d'en parler, d'autant que la réaction internationale est, pour le moment, très très molle. SourceÀ ce sujet, je recommande également la lecture de l'interview par Mediapart de Lazzarini, commissaire général de l'UNRWA. Les accusations de terrorisme antisémite (jamais étayées) ont fortement contribué à la fin silencieuse de l'action de l'UNRWA dans les territoires palestiniens occupés (illégalement). Curieusement, personne ne semble voir le problème quand Israël a déclaré qu'ils étaient seuls responsables et avec autorité pour gérer toute l'aide humanitaire aux palestinien.ne.s. Le communiqué conjoint d'avril (France, Uk, Allemagne) demandait juste que cette aide "existe". [ce message a été édité par Un curieux le 09/06 à 13:44] |
gloubi 09/06 (17:09)  : 230
Membre | Petite précision : l'ONG qui a affrété le bateau existe depuis 2010, avec en gros le meme but depuis toujours (ou au moins depuis longtemps) : rompre le blocus humanitaire sur Gaza. Presque comme si ce blocus existait depuis bien avant le 7 octobre, presque comme si un état génocidaire tentait depuis bien avant le 7 octobre d'affamer la population. |
Un curieux 10/06 (17:06)  Membre | Acrimed a publié il y a une semaine une longue interview de Johann Soufi, avocat et procureur spécialisé en justice pénale internationale.
Dans cette interview, il revient sur les crimes à Gaza, leur qualification (en particulier, faut-il parler de génocide ?), le respect des normes internationales, sous le prisme du traitement médiatique (c'est Acrimed, quand même).
Extraits : « [...] Qualifier juridiquement des crimes de masse de génocide implique de satisfaire à des critères extrêmement stricts. [...] il ne suffit pas de prouver l’ampleur des crimes pour établir le crime de génocide. Il faut aussi démontrer une intention claire [...] de détruire, en tout ou en partie, un groupe protégé en raison de sa nationalité, de son origine ethnique, de sa race ou de sa religion. Et cela est toujours très difficile à établir. »
« Bref, le débat sur la qualification de génocide est loin d’être clos. [...] En tout état de cause, il ne doit pas servir de prétexte pour différer l’adoption de mesures concrètes, de sanctions contre Israël pour mettre fin à ces crimes. »
« Les accusations de collusion entre journalistes et les parties au conflit ne sont ni nouvelles, ni propres au contexte israélo-palestinien. [...] Or, le droit international humanitaire est clair : aucun civil – journalistes et médecins compris – n’a à prouver sa neutralité pour être protégé. C’est à l’attaquant de démontrer une participation directe aux hostilités pour légitimer l’usage de la force. Cela n’a pas été fait. »
« [...] L’accusation contre l’UNRWA a été lancée le lendemain de la première ordonnance de la CIJ reconnaissant un risque de génocide à Gaza, en janvier 2024. Cette ordonnance s’appuyait notamment sur plusieurs rapports de l’UNRWA qui dénonçaient l’entrave à l’aide humanitaire. Selon moi, c’est tout sauf un hasard. »
« Alors non, on ne peut pas encore parler de traitement médiatique digne. Ce à quoi nous assistons depuis peu n’est qu’une tentative tardive de répondre enfin à des exigences minimales d’information. » |
gloubi Hier (08:57)  : 230
Membre | Blackrock poursuit United Health. ... Je me doute que vous avez pas la moindre idée de qui c'est. United Health, c'est la compagnie d'assurance dont le patron a été exécuté parce qu'elle refusait trop de remboursement de santé (C'est ce qu'on appelle l'affaire Mangione, parce que Luigi Mangione est suspecté). Blackrock, c'est un truc de finance qui finance entre autre United Health. Et donc, après l'exécution du patron, United Health a refusé moins de remboursements qu'avant. Et donc, ça rend la compagnie moins profitable. Donc Blackrock attaque ("shareholders said the insurer defrauded them after the December 4 shooting of UnitedHealthcare Chief Executive Brian Thompson by shifting away from strategies that led to higher-than-average claims denial"). Bref. La conclusion, c'est qu'il faut exécuter plus de patrons de compagnies d'assurances, parce que ça marche (United Health a bien accepté plus de dossiers de remboursement). Mais pas que : peut-être que si le patron de Blackrock ce faisait exécuter, ça ferait un peu plus hésiter les financiers à poursuivre des compagnies d'assurance sous prétexte qu'elles laissent moins de gens mourir. Peut-être que si les avocats se faisaient exécuter, d'autres hésiteraient un peu plus avant d'accepter une plainte qui demande à ce qu'une compagnie d'assurance laisse plus de gens mourir. Etc. [ce message a été édité par gloubi le 12/06 à 08:58] |